James Bond tout en data

Le 29 octobre 2012

D'un traité sur la profitabilité de chaque film de 007 jusqu'à une cartographie des principaux acteurs, la sortie de Skyfall et les 50 ans de l'espion le plus rentable du cinéma ont donné lieu à une avalanche de dataviz. Florilège avec détails techniques et auteurs à suivre.

L’anniversaire de la licence James Bond et la sortie de Skyfall ont déclenché la ruée vers les placards à archives. De l’app à trois volets d’Associated Press (avec un bon gros tableau Excel à la fin) à la célébration “50 ans de mort et de destruction” du Guardian en passant par la kitschissime animation de la chaîne brésilienne R7, les bilans du nombre de victimes, conquêtes et résultats au box-office ont été déclinés sous tous les formats.

Des stats, des baisers... et une plongée d'un scroll de souris dans l'ambiance visuelle de chacun des James Bond. Merci la BBC !

Notre Å“il et notre souris ont cependant préféré se laisser glisser sur l’élégant toboggan d’infos forgé par les équipes de la BBC. Croisant statistiques (baisers, James-Bondismes et usages du permis de tuer) et chiffre d’affaires des films, l’application décore la visite des affiches originales et des dégaines des acteurs successifs, flanqués d’une réplique culte de leur pellicule phare. Le tout pour chuter sur un petit récap des performances économiques respectives de chacun des 007, assortis de détails sur son recrutement. Et le tout (presque) rien qu’avec du CSS3.

Graphique

Créé pour l’occasion, le site NotoriousBond.info ne vous apprendra rien de plus que les précédents. Mais il le fera avec une certaine classe : d’un mouvement de souris, vous passerez d’un Sean Connery, le plus gros buveur de Martini, au dernier Bond, Daniel Craig, dans un environnement (là encore tout en CSS) fait main. Typos délicates, échos visuels à l’ambiance des films et interface simple et claire…

Un des candidats au concours de visualisation lancé par David McCandless d'Information is beautiful : Notorious, qui décerne à chaque Bond une palme, du plus gros buveur de Martini au plus malchanceux avec les femmes.

Le projet de Christina Winkless, David Paul Rosser et Alexis Cuddyre n’est en fait qu’un pur exercice de style puisque candidat pour le mini-concours Diagrams are forever lancé par l’association Information is Beautiful, de David McCandless, tous les participants s’appuyant sur un jeu de données commun.

Interactif (en portugais)

Dans l’esprit seventies et coloré du dessin animé Archer, le site brésilien Entretenimento propose rien moins qu’une visite en jeu de chaque épisode de la vie cinématographique de l’espion le plus célèbre de sa Majesté.

Chaque méchant, bond-girl et gadget est ici décrit par une fiche signalétique frappée de caractéristiques façon carte Magic.

Linéaire, certes. Répétitif, peut-être. En portugais, admettons. Mais osez dire que l’ambiance – fruit du mélange de dessin, de la musique bondesque en diable et de ces petites cartes de personnages et de gadgets, tout en attributs et compétences à la Magic – ne fait pas trembler en vous la corde du geek ?

Bondonomics

En 50 ans, James Bond a connu deux chocs pétroliers, la fin de l’étalon-or, la crise mexicaine et celles des subprimes… En dehors de Goldfinger, pourtant, aucun épisode ne s’est plongé dans les préoccupations financières des services secrets britanniques. Faute que James Bond s’intéresse à l’économie, c’est l’économie qui s’est intéressée à lui. En l’occurrence à travers le développeur Kevin Luck et la designeuse Leigh Kayley, tous deux auteurs de 007 the Business of Bond.

Ajuster les résultats à l'inflation, consultez les comptes et évaluez la profitabilité de chaque film... Tentative visuelle réussie de Bondonomics appliquées.

Ici, ce n’est pas que le chiffre d’affaires des films qui est décortiqué : c’est tout le bilan comptable ! Pour chaque film, résultats au box office américain et étrangers sont mis en parallèle avec le budget (et peuvent même être ajustés à l’inflation) révélant une information secret défense. En l’occurrence, la profitabilité de chaque film qui, après le record de Dr No (5415%, s’il vous plaît!) a suivi une pente descendante pour ne plus jamais dépasser les 1 000% habituels des années 1970 à partir de Moonraker. Du bel ouvrage taillé à grands coups de la nouvelle bibliothèque Javascript de référence des datajournalistes, D3.js, assortie de require.js et de backbone.js. Cette app participe également du concours “Diagrams are forever” de David McCandless.

Alcool

En dehors d’un flingue et d’un penchant pour les cocktails d’alcool blanc italien, James Bond est d’abord un homme de gadgets. Et aucun fan ne le contredira : l’homme centrale dans tous les 007, c’est Q ! Réalisée à l’aide de la librairie Javascript sigma.js et de la plate-forme opensource de cartographie Gephi, l’application James Bond Actors Network permet de naviguer par acteur ou par épisode dans la galaxie cinématographique des différents films de la licence.

Pour les cinéphiles compulsifs, une cartographie sous Gephi des acteurs de premier et second rang qui ont croisé les caméras des James Bond.

On apprend ainsi, au détour d’une bulle colorée, que Roger Moore et Sean Connery sont moins bien rancardés que la discrète Lois Maxwell, première des James Bond girls s’il en est puisqu’elle a incarné Moneypenny dans 14 films ! Les amateurs regretteront que les bios qui apparaissent à chaque bulle cliquée ne se concentrent pas sur les seules déclinaisons de l’oeuvre de Fleming et se perdent dans des filmographies générales, comme Walter Gotel dont on n’apprend d’une seule phrase qu’il était l’éternel Général Gorki dans les aventures bondiennes durant la Guerre Froide. Un écart vite pardonné, une fois remarqué que le code de l’application est entièrement disponible sur le réseau social Github.

Rattrapage

Tous les James Bond résumés avec des photos, la taille des acteurs, les conquêtes et flingages... ça existe, mais en portugais !

Certes, pour s’aventurer sur l’application bondesque d’Estadao, il faut maîtriser la langue de Chico Buarque. Mais les lusophones ne le regretteront pas. L’application passe en revue l’essentiel, comme le gadget, en offrant aussi bien un résumé de chacun des films de la saga agrémenté de photos qu’un classement par taille des agents et un portrait dessiné des héros, “girls” et “vilains”. Le tout dans un Javascript d’une impeccable efficacité.

Paragraphe de bonne foi : nous avions dégoté tous seuls certaines des apps… jusqu’à réaliser que Visualoop avait une bien meilleure collection que nous. Avis aux amateurs, le travail (anglophone) de nos confrères vaut bien un coup de chapeau et un clic.

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