OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Nicolas Sarkozy fait l’économie du net http://owni.fr/2012/04/17/nicolas-sarkozy-fait-leconomie-du-net/ http://owni.fr/2012/04/17/nicolas-sarkozy-fait-leconomie-du-net/#comments Tue, 17 Apr 2012 17:32:31 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=106540

Nicolas Sarkozy lors du forum e-G8 à Paris en mai 2011 - (cc) Ophelia Noor pour Owni

Il était temps ! A cinq jours du premier tour de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a livré son “projet numérique”. Ou plus exactement, un texte de 37 pages – une somme en regard des autres réponses – adressé en réponse au “Collectif numérique”, groupement de 19 représentants d’industriels du net qui a demandé à l’ensemble des prétendants à l’Élysée de présenter leur vision du secteur. Dans le cas du candidat-président, la réponse s’est donc finalement mutée en e-programme.

Économie

Un choix qui peut expliquer la tonalité résolument économique du projet. Dès les premières lignes, Nicolas Sarkozy annonce d’ailleurs la couleur : Internet est une “question clé” qui “concerne autant notre économie que notre société en général, notre démocratie, notre école et les éléments du vivre-ensemble au XXIème siècle.” La hiérarchie est faite. Et respectée : plus de la moitié du texte se consacre ainsi exclusivement à Internet perçu en tant qu’industrie. Ce n’est qu’à la page 22 qu’apparaît d’autres notions, telles que la “diplomatie connectée”, l’open data, ou bien encore le rôle d’Internet dans l’éducation, la formation ou la santé.

[Dataviz] Digitale Martine vs Télématique Sarkozy

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OWNI a décortiqué le programme des deux principaux partis politiques français concernant le numérique. Synthèse sous ...

Pour le candidat de la majorité, l’objectif est de considérer le numérique comme une “industrie à part entière” : fiscalité, implantation à l’étranger, aide aux starts-up, impôts sur les sociétés étrangères implantées en France, création de séminaire, signature de convention… Le but est de partir à “la conquête du monde” avec des “étudiants [qui] se passionnent pour le numérique comme les générations précédentes se sont passionnées pour le chemin de fer, le train, l’avion ou l’aérospatiale, ces industries qui aujourd’hui déplacent toujours les foules au décollage.”

Résultat : les autres volets d’Internet, qui dépassent la seule économie du secteur tout en y étant intimement liées, restent pas ou peu abordés. Pourtant, il y a déjà presque un an, en juin dernier, les responsables numériques de l’UMP avaient élaboré 45 propositions pour Internet [PDF], balayant un champ bien plus vaste que le seul terrain économique. Y étaient abordées la vie privée, la protection du principe de neutralité du réseau, ainsi que l’épineuse question du filtrage du net, pour lequel les représentants de la majorité en charge du dossier envisageait la mise en place d’une procédure unique faisant intervenir “systématiquement” l’autorité judiciaire “hors circonstances exceptionnelles”.

Propriété intellectuelle

Si Nicolas Sarkozy reste silencieux sur ces questions, d’autres en revanche font une apparition remarquée au cœur du projet.

Ainsi la propriété intellectuelle et l’industrie culturelle, que Nicolas Sarkozy rapproche du marché du logiciel, les estimant tout deux victimes du fléau du “piratage”. “Ce sujet majeur devra être traité comme l’est le piratage des autres créations de l’esprit” martèle le candidat.

La loi contre les web terroristes

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Le projet de loi sanctionnant la simple lecture de sites Internet appelant au terrorisme devrait être présenté demain en ...

De même pour la sécurité, qui n’a que peu à voir avec des préoccupations purement économiques. Nicolas Sarkozy souhaite mettre “Internet au cœur” de ce sujet, expliquant vouloir réfléchir “aux façons d’utiliser les communications par SMS et réseaux sociaux, plébiscités par les jeunes générations, pour le signalement des violences et délits aux forces de police.”

Au final, l’impression qui ressort de ce projet numérique improvisée – ou prétexte – est un saucissonnage d’Internet qui profite au seul volet industriel et économique. Manque une vision, une approche globale sous-tenant l’ensemble. D’ailleurs, le candidat a beau déclarer que “pas une seule proposition de [son] programme ne concerne pas le numérique”, force est de constater qu’Internet ne figure qu’à la marge dans le texte fondateur. Seules exceptions : le point 13, consacré à la “lutte contre les nouvelles formes de terrorisme”, qui mentionne la pénalisation de la “consultation habituelle de sites Internet faisant l’apologie du terrorisme ou diffusant des techniques terroristes.” ; et le point 17, qui envisage la question de la couverture du territoire en très haut débit.

François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, Eva Joly et François Hollande ont également répondu à la sollicitation du Collectif numérique. De même, d’autres organismes, comme Candidats.fr de l’Association pour le logiciel libre (April) ont demandé aux présidentiables français de présenter leur perception et leurs propositions pour Internet. Des contributions qu’OWNI ne manquera pas de synthétiser dans une approche comparative des programmes. A suivre, donc.


Photographie par Ophelia Noor pour Owni /-) Nicolas Sarkozy lors du forum e-G8 à Paris en mai 2011

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Objectif électeurs #2 http://owni.fr/2012/04/15/objectif-electeurs-2-elections-presidentielle-photojournalisme/ http://owni.fr/2012/04/15/objectif-electeurs-2-elections-presidentielle-photojournalisme/#comments Sun, 15 Apr 2012 12:37:47 +0000 Ophelia Noor http://owni.fr/?p=106053 21 voix pour 2012, ce sont 21 photojournalistes partis à la rencontre de 21 électeurs aux quatre coins de la France. Une série de portraits qui vise à témoigner des préoccupations et des attentes de citoyens à quelques semaines des élections présidentielles.
Objectif électeurs

Objectif électeurs

OWNI est partenaire du projet 21 voix pour 2012, soit 21 portraits d'électeurs par des photojournalistes, autour ...

Prendre le pouls des électeurs, dans leur diversité politique, sociale, économique. Certains se prononcent pour un candidat, d’autres hésitent ou choisissent de voter blanc.

Les personnes ont été choisies en fonction des thématiques qui traversent les débats de la présidentielle, 21 en tout, – chômage, réforme de la retraite, immigration, agriculture, décroissance, éducation, etc. – Chaque photojournaliste a choisi un électeur en fonction de la thématique qui les intéressait ou en fonction des contraintes du projet (respect de la parité, diversité et thèmes et des catégories socio-professionnelles). Puis le réseau de leurs contacts a fait le reste.

Le deuxième volet de ces 21 P.O.M (Petites Œuvres Multimédia) part à la rencontre de Fabienne, enseignante à ESMOD et déçue du sarkozysme, par le photographe Benjamin Leterrier. Et de Delphine, jeune diplômée à la recherche d’un emploi, par la photographe Karin Crona. Nous vous donnons rendez-vous le 19 avril à La Cantine pour une soirée de projections et de débat autour de la représentation et la perception du politique dans les médias.

Karin Crona : le chômage

Delphine au Secours catholique. Elle y est bénévole sur son temps libre. ©Karin Crona/21voixpour2012

Karin Crona, a rencontré Delphine à un moment de ras le bol dans sa recherche d’emploi. Elle enchaînait les stages sans jamais trouver de CDD ou de CDI depuis plus d’un an. “Ce qui m’a frappé c’est sa volonté de ne pas rester inactive, de ne pas baisser les bras. Elle attendait une réponse pour un CDD quand je l’ai rencontrée mais elle était prête à reprendre un stage si cela ne marchait pas” raconte Karin.

Delphine donne du temps au Secours catholique, franchit de portes et enchaîne les entretiens. Karin ajoute,“au début de sa vie professionnelle, on a envie de s’investir et on ne s’attend pas à la commencer avec du chômage ou des stages à n’en plus finir. J’espérais pouvoir montrer ce cheminement, dans la recherche d’un emploi”.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Un si long chemin…

Delphine habite un immeuble élégant dans le 17eme arrondissement de Paris. Je l’ai vu deux fois chez elle. Pour accéder à sa chambre de bonne, il faut franchir beaucoup de portes, traverser la cour de l’immeuble jusqu’au fond, prendre les escaliers de service jusqu’au 7ème étage à pied et longer des couloirs. Ces escaliers sont étroits et vides. On se sent seul dans l’ascension, sans présence de voisins, avec sonnettes et paillassons. Pour moi, tout ce trajet était devenu symbolique du chemin qu’elle a du parcourir pour trouver du travail.

Delphine, jeune diplômée à la recherche d'un emploi par ©Karin Crona/21 voix pour 2012

Au départ, je voulais faire une séquence de stop motion où elle marche dans ce long couloir. Je lui ai demandé de se placer, et j’ai fait les photos. J’aimais bien cette lumière qui sortait derrière elle, au bout de ce long tunnel. Ce n’est qu’au moment du montage, que cette photo ma frappée, avec toute la symbolique qui s’en dégageait. Je trouvais qu’elle sortait du lot, qu’elle cristallisait son histoire et je l’ai gardée telle quelle.

Benjamin Leterrier : éducation et emploi

“Notre démarche sur le projet 21 voix pour 2012 était de respecter entre autres choses, la parité. À un moment donné, nous avions 5 femmes représentée pour 16 hommes. C’est cette contrainte qui m’a fait découvrir l’univers de la mode et m’intéresser de plus près aux enjeux de l’éducation et de l’emploi des jeunes,” raconte Benjamin Leterrier. Il rencontre Fabienne, professeur de stylisme à l’Ecole supérieure des arts et techniques de la mode (ESMOD).

Les élèves de l'école ESMOD au travail © Benjamin Leterrier/21 voix pour 2012

Déçue des promesses faites par le gouvernement Sarkozy, c’est son rapport avec ses élèves, son inquiétude et son sens de la responsabilité face à leur avenir qui a frappé Benjamin Leterrier. “On voit qu’elle est proche d’eux, qu’elle se sent responsable, et en opposition, elle ressent très fortement l’éloignement des hommes politiques des citoyens.”

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Transmission

C’était en fin d’après-midi. Les élèves ont tous un projet personnel de collection de vêtements à réaliser sur plusieurs mois. Ce jour là, ils passaient voir Fabienne avec leurs ébauches. ESMOD accueille beaucoup d’élèves des pays asiatiques et Fabienne donne aussi ses cours en anglais. Son parcours personnel est intéressant car elle a étudié dans cette même école, puis a travaillé dix ans en Chine dans une usine de textile avant de revenir travailler ici.

Fabienne et son élève © Benjamin Leterrier/21 voix pour 2012

Toutes les deux étaient très concentrées comme dans une bulle. Autour d’elles il y avait plusieurs élèves dans une grande salle. Je me suis placé comme une petite souris derrières elles. C’est ce moment de proximité, de transmission et d’attention que je voulais capter.


Photographies par Karin Crona © etBenjamin Leterrier © tous droits réservés

OWNI s’associe à au projet 21 voix pour 2012 avec La CantineSilicon Maniacs, Youphil, L’Atelier des médias, l’EMI-CFD et le Studio Hans Lucas. Nous vous donnons rendez-vous le 19 avril à La Cantine pour une soirée de projections et de débat autour de la représentation et la perception du politique dans les médias. Inscrivez-vous !

Les photojournalistes :

Karin Crona a 43 ans et vit en France depuis 12 ans. Graphiste de métier, dans l’édition et dans la presse, elle décide de faire de la photographie son métier principal depuis 5 ans. C’est le partage de ses clichés sur internet qui la pousse à se lancer. Elle traite des thèmes sociaux, liés à l’éducation, la précarité et l’exclusion.

Benjamin Leterrier a 38 ans. Biologiste et journaliste de formation, il découvre la photographie en 2001 lorsqu’il part s’installer à la Réunion. Il commencera à collaborer avec la revue du CNRS en avril 2012.

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Au pays de Candy http://owni.fr/2012/03/15/au-pays-de-candy/ http://owni.fr/2012/03/15/au-pays-de-candy/#comments Thu, 15 Mar 2012 14:34:25 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=102009

OWNI Editions publie aujourd’hui Au pays de Candy, enquête sur les marchands d’armes de surveillance numérique. Un document consacré en particulier au système Eagle, conçu par une entreprise française, Amesys, à la demande du régime libyen de Mouammar Kadhafi.

Au pays de Candy” (118 pages, 4,49 euros) est disponible au format “epub” sur Immatériel, la FNAC (Kobo) et l’IbookStore d’Apple, Amazon (Kindle), ainsi que sur OWNI Shop (au format .pdf, sans marqueur ni DRM).

           

 

Internet massivement surveillé

Internet massivement surveillé

En partenariat avec WikiLeaks, OWNI révèle l'existence d'un nouveau marché des interceptions massives, permettant ...

De nos jours, Amesys affirme que ce “produit” a été conçu pour “chasser le pédophile, le terroriste, le narcotrafiquant“. Même si, chez son “client“, l’interlocuteur qui a commadé ce “produit” et qui donnait des ordres aux employés d’Amesys envoyés à Tripoli pour former les espions libyens, était recherché par Interpol, pour “terrorisme (et) crime contre l’humanité“. Abdallah Senoussi avait été condamné par la justice française à la prison à perpétuité pour son implication dans l’attentat du DC-10 de l’UTA (170 morts, dont 54 Français). Il est aujourd’hui emprisonné en Libye vient d’être interpellé en Mauritanie.

Ironie de l’histoire, l’autre chef des services de renseignement libyens, Moussa Koussa, avait quant à lui fait défection, pour se réfugier au Royaume-Uni grâce à un ancien terroriste proche d’Al Qaeda que Senoussi avait espionné grâce au système Eagle… Son nom figure dans la liste des personnalités de l’opposition qu’OWNI avait retrouvé dans le mode d’emploi d’Eagle.

Signe du sentiment d’impunité qui prévalait alors chez Amesys, l’auteur de ce mode d’emploi avait également partagé, sur Vimeo, un clip vidéo montrant l’un des centres d’interception installés par les Français à Tripoli, et où se trouvait l’un des bureaux de Senoussi…

Il est impossible, et impensable, qu’Amesys ait conçu un tel “produit” sans l’aval des autorités françaises, ce que démontrent la vingtaine de documents, dont la plupart sont inédits, révélant dans quelles conditions Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi ont décidé de nouer des partenariats sécuritaires.

On y voit aussi Ziad Takieddine préparer en détail les visites (qualifiées de “secrètes“) de Claude Guéant et Brice Hortefeux à Tripoli. On y lit des documents (estampillés “confidentiels“) expliquant ce que désiraient exactement les Libyens, et comment Amesys en a aussi profité pour chercher à vendre à Senoussi des téléphones espion, mais également un système d’écoute et de géolocalisation des téléphones mobiles et ce, contrairement à ce qu’ils avaient affirmé…

On y découvre également que le concepteur du système Eagle est un ancien policier, issu d’un “laboratoire secret de la police française” où étaient élaborées les technologies dernier cri et qu’il avait quitté pour créer un système de surveillance de l’Internet, sur une petite échelle. À la demande de Senoussi, il l’a élargi pour être en mesure de surveiller l’Internet à l’échelle d’un pays.

Autre ironie de l’histoire, du temps où il était encore dans la police, à la fin des années 1990, celui qui allait devenir l’inventeur d’Eagle était également le vice-président de French data network (FDN), un fournisseur d’accès à Internet associatif qui s’était illustré, lors du printemps arabe, en aidant les Égyptiens à se reconnecter au Net après que les services de Moubarrak ait décidé de le censurer.

La Libye fut le tout premier pays où un journaliste et blogueur fut assassiné en raison de ses écrits. C’était en 2005, l’année où Ziad Takieddine commença à s’approcher de Kadhafi. Le nom de code de ce projet qui a depuis permis à la dictature libyenne d’incarcérer, et torturer, plusieurs autres intellectuels et internautes ? Candy… comme bonbon, en anglais.

À la manière d’un mauvais polar, les autres contrats négociés par Amesys portent tous un nom de code inspiré de célèbres marques de friandises : “Finger” pour le Qatar (sa capitale s’appelle… Doha), “Pop Corn” pour le Maroc, “Miko” au Kazakhstan, “Kinder” en Arabie Saoudite, “Oasis” à Dubai, “Crocodile” au Gabon. Amesys baptisait ses systèmes de surveillance massif de l’Internet de marques de bonbons, chocolats, crèmes glacées ou sodas…

L’affaire se déguste dans Au pays de Candy, enquête sur les marchands d’armes de surveillance numérique, disponible dans toutes les bonnes librairies numériques :

           


Illustrations par Loguy pour Owni /-)

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Bûcher diplomatique à Téhéran http://owni.fr/2012/03/12/feu-les-relations-france-iran/ http://owni.fr/2012/03/12/feu-les-relations-france-iran/#comments Mon, 12 Mar 2012 13:00:18 +0000 Pierre Alonso http://owni.fr/?p=101508 OWNI, au mois de décembre, la France a ordonné la destruction des archives diplomatiques de son ambassade de Téhéran. Paris entendait se prémunir contre toute attaque, comme celle conduite deux jours plus tôt contre le Royaume-Uni. Récit d'une semaine brûlante, autour de la piscine de l'ambassadeur.]]>

Les archives brûlent dans la piscine devant la chancellerie de l'ambassade de France en Iran.

Pendant près d’une semaine, début décembre, une fumée noire s’échappait de l’ambassade de France en Iran. Des années d’archives diplomatiques ont brûlé dans la piscine de l’ambassade, à l’initiative de la représentation française (comme le montrent les photos que nous avons recueillies). La mesure se voulait préventive, deux jours après la mise à sac de sites diplomatiques britanniques à Téhéran.

Le 29 novembre, des miliciens affiliés au régime, prennent d’assaut deux enclaves diplomatiques de la Grande-Bretagne. La foule, de taille modeste, saccage les lieux, brûle un portrait de la reine et hisse un drapeau de la République islamique. L’épisode rappelle immédiatement en mémoire la prise d’otage du personnel de l’ambassade américaine, pendant la révolution de 1979. Les chancelleries européennes condamnent à l’unisson cette attaque “scandaleuse”, selon les mots du président français, Nicolas Sarkozy.

Le 30 novembre, le lendemain donc, un email est envoyé aux ressortissants français par l’ambassade :

Par mesure de prudence, nous recommandons aux ressortissants français en Iran de rester à leur domicile dans la mesure du possible et en tout état de cause d’adopter un comportement discret et prudent s’ils sont amenés à sortir dans les lieux publics.

Dans le même temps, le Quai d’Orsay rappelle son ambassadeur en consultation,“compte tenu de cette violation flagrante et inacceptable de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques et de la gravité des violences”. Plusieurs membres de l’Union européenne font de même, notamment l’Allemagne, la Suède et les Pays-Bas.

Tensions récurrentes

Paris craint d’être le prochain sur la liste, en raison des tensions fortes qui opposent la France et l’Iran. Depuis le début de sa présidence, Nicolas Sarkozy s’est fait le chantre d’une politique dure envers l’Iran, débordant même le président Obama et sa politique de la main tendue inaugurée aux premiers jours de son mandat, en 2009.

La crise de décembre dernier n’est pas la première, mais son intensité est nouvelle. Craignant pour la sécurité de son ambassade, décision est prise au soir du 1er décembre de supprimer les archives diplomatiques. Le personnel de l’ambassade est réquisitionné. L’ambassadeur de France, Bruno Foucher, décolle dans la nuit pour Paris, officiellement rappelé en consultation. Avant même qu’il ne soit parvenu à destination, un télégramme diplomatique arrive à Téhéran : les services culturels, économiques et militaires doivent fermer et le personnel être rapatrié sous huitaine.

Le lendemain, tous les agents du corps diplomatique sont convoqués à l’ambassade. Renaud Salins, Premier conseiller et chargé d’affaires en l’absence de l’ambassadeur, lit le télégramme diplomatique au personnel rassemblé. Ils doivent quitter le pays d’ici une semaine.

Piscine

Ils partent sept jours plus tard, dans la nuit entre le jeudi 8 décembre et vendredi 9 décembre. Entre temps, la piscine de l’ambassade, en face de la chancellerie, fait office d’incinérateur. Pendant une semaine brûlent les archives de l’ensemble des services diplomatiques. Le consulat détruit tout, sauf les documents les plus récents. De même pour le service culturel, situé dans le Nord de la ville.

De très nombreux aller-retour entre le Nord et le centre de la ville, où est située l’ambassade, permettent de vider les demandes de bourses d’étudiants iraniens, les documents relatifs à des événements culturels, et les télégrammes diplomatiques reçus. Officiellement, il s’agit de protéger les Iraniens en cas d’attaque. Le régime, paranoïaque dès qu’il s’agit de contact avec l’étranger, pourrait reprocher à des citoyens d’avoir été proches des représentations diplomatiques étrangères.

Une partie des archives échappe à la mesure de destruction. Ces documents sont placés dans un container diplomatique scellé, puis expédié dans l’hexagone. Seule la France prend une mesure d’une telle ampleur. L’ambassade italienne, située non loin de l’ambassade de France, s’enquiert de savoir s’ils disposeraient d’informations que les Italiens n’auraient pas, et qui justifierait la destruction de ces archives…

Convoi diplomatique

Jeudi soir, soir du départ, une nouvelle réception est organisée à l’ambassade. Le personnel sur le départ est réuni. Lecture est faite d’un message d’Alain Juppé, ministre français des affaires étrangères.

Condamnant un “comportement injustifiable” de la part des manifestants responsables de l’attaque des sites britanniques, Alain Juppé annonce la “fermeture temporaire de plusieurs services de l’ambassade”. Il s’agit de ne pas “exposer inutilement” le personnel non indispensable et d’éviter qu’ils ne deviennent “des cibles du régime.”

A 23h, jeudi 8 décembre, un convoi de plusieurs voitures quittent l’ambassade pour l’aéroport. Personnels de la mission économique, de la mission militaire, des services culturels et de l’école française s’envolent dans la nuit. Dans un passé récent, les relations diplomatiques entre les deux pays ont connu des tensions. Ainsi, en juin 2009, la République islamique traversait une crise inédite depuis la révolution, liée à la réélection frauduleuse de Mahmoud Ahmadinejad. Dans ce contexte troublé, l’Iran avait arrêté une ressortissante française, lectrice à l’université technique d’Ispahan. Gardée six semaines en détention, elle avait été placée en résidence surveillée le 16 août, avant d’être libérée le 16 mai 2010.

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Sarkozy détourné de son image http://owni.fr/2012/02/19/sarkozy-detourne-de-son-image/ http://owni.fr/2012/02/19/sarkozy-detourne-de-son-image/#comments Sat, 18 Feb 2012 23:25:34 +0000 André Gunthert http://owni.fr/?p=99004

Selon la formule célèbre du livre Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, de Karl Marx, les grands événements historiques se répètent, “la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce.” Cette fois, c’est sûr, on est dans la farce.

Telle était du moins l’impression que produisait l’accueil de l’annonce de la candidature de Nicolas Sarkozy aux prochaines présidentielles sur les réseaux sociaux. Pendant qu’une grande partie de la presse s’efforçait de nous convaincre que les choses sérieuses allaient enfin commencer, les outils de l’appropriation s’emparaient du slogan et de l’affiche de campagne pour une série de détournements dévastateurs.

Un slogan giscardien, une affiche mitterrandienne: les communicants sarkozystes ne brillent pas par leur imagination. La seule tentative qui sortait de la routine était celle de décliner la métaphore du capitaine courage, utilisée par le candidat lors de son allocution télévisée. Mais l’option du fond marin pour habiller l’image était un choix risqué, véritable appel du pied aux blagues et au second degré après l’échouage du Costa Concordia ou la proximité de la sortie du film La mer à boire.

Ça n’a pas raté. Avec une réactivité significative, les premiers détournements mettaient en scène Sarkozy en capitaine naufrageur (voir ci-dessus), suivis de près par le baigneur naturiste du catalogue La Redoute.

A l’époque mitterrandienne, la présence d’un fond uni ou d’un emplacement vide était un choix visuel sans risque particulier. A l’ère du mème et de la retouche, c’est une provocation à la satire. La simplicité graphique de l’affiche La France forte, composée de 3 éléments nettement distincts – le personnage, le slogan et le fond – se prête admirablement à l’appropriation. Constatant le succès du mème, le mouvement des Jeunes socialistes proposait dès le milieu de la matinée un générateur automatique permettant de modifier le slogan ou d’appliquer diverses variations à l’image.

Outre “la France morte”, on a pu noter le succès récurrent de l’adaptation culinaire du slogan, remixé en “Francfort”, allusion à l’empreinte du modèle germanique qui hante la candidature Sarkozy (voir ci-dessus).

Que le net s’empare d’un contenu politique et le détourne, quoi de plus normal ? Mais on n’a pas constaté pareille explosion satirique à l’endroit de François Hollande, dont la campagne, si elle peine à soulever l’enthousiasme, ne provoque pas non plus d’opposition massive. La rage mordante de la caricature s’adresse bien au président sortant, dont le moindre discours paraît définitivement inaudible, menacé par l’inversion et la raillerie. Révélateur de l’exaspération qu’il suscite, le sarcasme le plus cruel a consisté à mimer l’effacement du candidat sur sa propre affiche, jusqu’à la disparition (voir plus haut).

L’écart est frappant entre cet accueil et le sérieux avec lequel la plupart des grands médias continuent de considérer une campagne menacée par le naufrage avant même d’avoir commencé. Qui, à part Alain Duhamel, croit encore que Sarkozy est capable de rééditer Marengo et de l’emporter in extremis par un retournement inouï ? Mais le storytelling d’un combat gagné d’avance ne fait pas les affaires de la presse, qui attend depuis des mois le pain béni de la présidentielle, et qui fera tout pour donner à des chamailleries de cour de récréation les couleurs d’affrontements homériques.

Pendant ce temps, la France ricane, et s’amuse plus sur Facebook que dans les mornes sujets du JT. Une divergence de perception qui rappelle le traitement de l’affaire DSK – et n’annonce rien de bon pour la suite…


Cet article, que nous rééditons ici, a été initialement publié sur Culture Visuelle

Crédits Photos CC FlickR André Gunthert

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Vendredi c’est Graphism http://owni.fr/2012/02/17/vendredi-cest-graphism-s03-e7-typographie-iphone/ http://owni.fr/2012/02/17/vendredi-cest-graphism-s03-e7-typographie-iphone/#comments Fri, 17 Feb 2012 10:11:27 +0000 Geoffrey Dorne http://owni.fr/?p=98707

Bonjour et bienvenue à bord de “Vendredi c’est Graphism”, la chronique qui ne ménage pas vos yeux ! Pour cette semaine, il va falloir vous accrocher avec une nouvelle typo intitulée “Bemio”, avec un robot gentil, avec une actualité sur la Galerie Anatome ou encore une douce petite application qui va vous envoyer au ciel ! On continuera ensuite sur la fameuse affiche de Nicolas Sarkozy.

Bon vendredi et.. bon “Graphism”!

Geoffrey

On commence donc notre revue de la semaine avec de la typo et plus précisément le Bemio, un caractère sans serif ultra bold avec beaucoup de richesse. Très simple et très élégant, il comble le fossé entre un Megalopolis parfois un peu “ampoulé” et un Helvetica black parfois un peu austère. Avec plus de 1000 glyphes le Bemio, dessiné par Joe Prince s’avèrera être un caractère polyvalent. À noter que Joe Prince est un graphiste spécialisé dans les logos, la typographie et qui se considère encore comme un artisan du design. Il dessine tout à la main et puise son inspiration dans la géométrie moderne et les formes simples.

À télécharger gratuitement par ici

large Jeudi, cest typogratuit avec le Bemio !

On continue avec la dernière réalisation de RealtimeUK, une maison de production installée au Royaume-Uni. Travaillant notamment pour Disney Interactive Studios et Sony Computer Entertainment, RealtimeUK possède la fibre créative et… ça se sent ! Un petit focus donc sur ce film de 45 secondes qui se passe dans une ville grise mais où le jouet d’un enfant va égayer un peu la vie… Un travail très coloré et qui démontre une bonne partie du savoir-faire de ce studio.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Je n’ai jamais cru dans les pétitions, cependant, j’ai toujours cru dans la Galerie Anatome et sa capacité à (re)présenter le graphisme en France. Aujourd’hui, j’apprends ceci :

“Nous soussignés, graphistes, enseignants, directeurs d’écoles d’art et de design, apprenons avec stupeur et inquiétude que l’existence de la Galerie Anatome est aujourd’hui menacée. C’est manifestement l’issue que l’on peut craindre si se confirme la défaillance de son principal soutien, avec notamment la menace pour la galerie de quitter les locaux qu’elle occupe depuis sa création, et cela dans les prochains mois.”

À mon sens, le soutien de la Galerie s’impose car les représentants du graphisme en France sont encore trop rares, et un de moins, c’est toujours très pénible pour la situation du graphisme, pour la culture, pour la profession, pour tous les curieux qui aiment les affiches, la typo, les couleurs et les messages qui s’y cachent..

> Pour soutenir la Galerie Anatome, c’est par ici !

gallllerie La Galerie Anatome, un des rares lieux du graphisme en France risque de disparaître.

On continue avec cette application imaginéedans un petit studio de création web et mobile, spécialisé dans la conception d’applications sur la thématique de la nature. “Coton” est donc un guide d’identification des nuages sur Android et iPhone. Cette application m’a tapé dans l’oeil de part son originalité et son design. Un beau projet donc, car simple, utile, élégant mais qui fait appel à nos rêves de nuages de quand nous étions enfants …

La présentation :

“L’identification des nuages était auparavant réservée aux météorologues et aux amateurs éclairés. Coton permet désormais à tous les utilisateurs d’iPhone, d’iPod Touch et de smartphones Android de comprendre le monde des nuages au moyen d’une interface simple et ludique.

Devenez un chasseur de nuages

Coton contient 33 fiches détaillées et 120 superbes photos de tous les types de nuages que vous pouvez observer. Coton comprend également une introduction entièrement illustrée expliquant la formation et la classification des nuages. Apprenez à prévoir la météo ! Ce gros nuage blanc est-il signe de pluie ? Coton vous indique la météo qui accompagne généralement chaque genre de nuage. Les contenus de Coton sont basés sur la classification de l’Atlas International des Nuages”

nuage2 Coton, une application mobile pour découvrir les nuages :)

Et pour le plaisir de nos yeux, j’en profite également pour vous présenter une belle infographie qui présente huit anecdotes “pratiques & amusantes” sur le monde des nuages. Là encore, le travail est propre est soigné et on apprend par exemple qu’un nuage peut mesurer jusqu’à 16 000 mètres !

nuages1 Coton, une application mobile pour découvrir les nuages :)

En vidéo :

Cliquer ici pour voir la vidéo.

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Et voici… la petite affiche de la semaine ! Il s’agit d’une citation de Nicolas Sarkozy lors de son allocution télévisuelle au cours de laquelle il s’est présenté en tant que candidat aux élections présidentielles. Sa citation, la voici :

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Et l’affiche que j’ai créé en réaction… la voila ! :)

affiche sarkozy guillotine candidature small Nicolas Sarkozy candidat : Attention chérie, ça va trancher.

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On termine sur un WTF qui continue sur Nicolas Sarkozy et plus précisément avec ce chouette générateur d’affiches de campagne. Intitulée, “Ma France Forte”, ce site créé par les Jeunes socialistes va vous permettre de choisir l’image du candidat Sarkozy, le texte et le fond pour générer… une nouvelle affiche de campagne !

> Pour les curieux, ça se passer sur Mafranceforte !

Pour le mot de la fin, je souhaite vous avertir que la semaine prochaine il n’y aura pas de Vendredi c’est Graphism pour cause de déplacement en Suisse au Lift de Genève. En attendant, je vous propose de soutenir ce projet de robotique, de réserver vos dates pour l’exposition Tim Burton à la Cinémathèque Française, et enfin… si vous êtes cinéphiles, essayer identifier un maximum de films dans cette vidéo ! :-)

Excellent week-end !

Geoffrey

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http://owni.fr/2012/02/17/vendredi-cest-graphism-s03-e7-typographie-iphone/feed/ 4
MegaUpload à la chaise électrique http://owni.fr/2012/01/20/megaupload-fbi-sarkozy-anonymous-internet-cyberwar-fu/ http://owni.fr/2012/01/20/megaupload-fbi-sarkozy-anonymous-internet-cyberwar-fu/#comments Fri, 20 Jan 2012 09:22:07 +0000 Andréa Fradin et Guillaume Ledit http://owni.fr/?p=94776

Ça sentait déjà le roussi. En ordonnant la fermeture de MegaUpload, les États-Unis ont embrasé Internet. Le site, une plate-forme d’échange de fichiers massivement consultée à travers le monde, représentait à lui seul 4 % du trafic mondial. Autant dire que la coupure a fait l’effet d’une bombe : pour beaucoup, la guerre du net est déclarée.

Le Département de la Justice américain accuse MegaUpload d’avoir mené une “entreprise de crime organisé, prétendument responsable de piratage en ligne massif et à l’échelle mondiale, à travers Megauplaoad.com et plusieurs sites apparentés, générant plus de 175 millions de dollars de profits criminels et privant ainsi les ayants droit de plus de 500 millions de dollars”.

Dans le secret de MegaUpload

Dans le secret de MegaUpload

Comptes offshore, sociétés à Hong Kong ou à Auckland, porte-parole mystère et pactole considérable dans des paradis ...

L’acte d’accusation de 72 pages (ci-dessous) vise sept membres de la galaxie MegaUpload, désignée comme ”Megaconspiracy”. Quatre d’entre eux ont été arrêtés dont le sulfureux fondateur du site, l’allemand Kim Schmitz aka Kim Tim Jim Vestor aka Kim Dotcom, dont nous avions décrit le juteux commerce publicitaire, abrité dans des paradis fiscaux et reposant sur ses sites de partage de fichiers. Ses compatriotes Finn Batato (directeur marketing), Mathias Ortmann (cofondateur et directeur technique) et le hollandais Bam van der Kolk (programmeur) sont également sous les verrous. Le slovaque Julius Bencko (graphiste), Sven Echternach (directeur commercial) et Andrus Nomm (programmeur) restent à cette heure toujours dans la nature. Ils risquent 20 ans de prison.

Anonymous à la manœuvre

Le FBI, en collaboration avec la Nouvelle-Zélande, Hong-Kong, les Pays-Bas, le Canada, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et les Philippines, a piloté l’opération. Selon le Wall Street Journal, les agents fédéraux se défendent d’avoir ordonné la fermeture de Megaupload en réaction “au blackout” organisée la veille sur Internet, pour contrer deux projets de lois américains qui prévoient un arsenal juridique renforcé pour lutter contre le piratage, Sopa et Pipa. Les arrestations auraient été menées plus tôt dans la semaine, sous les conseils des autorités néo-zélandaises, rapporte encore le quotidien américain. Une explication crédible au regard des délais de procédure pour mettre en œuvre une telle opération judiciaire aux États-Unis.

Blackout sur l’Internet américain

Blackout sur l’Internet américain

Pour protester contre une loi anti piratage, des sites américains, dont Wikipédia, sont aujourd'hui inaccessibles. Un ...

Megaupload coupé, la réaction ne s’est pas faite attendre. Un à un, les sites des lobbies des industries culturelles ont été rendus inaccessibles, tombés sous le coup des attaques dites “de déni de service” (DDOS). Recording Industry Association of America, qui représente les intérêts de l’industrie du disque, Motion Picture Association of America, pour ceux de l’industrie du cinéma, Universal Music, Vivendi, Warner ou même la Hadopi, en France : tout le monde y est passé, dans un même mouvement jubilatoire et désordonné.

Les sites du FBI, de la Maison blanche et celui du Département de la Justice, n’ont pas été épargnés. Il était toujours impossible de s’y connecter dans la nuit de jeudi à vendredi. Sur Twitter, l’équivalent de la Chancellerie réagissait :

Le Département agit pour s’assurer que le site soit disponible pendant que nous recherchons l’origine de cette activité considérée comme un acte malveillant.

Les Anonymous ont rapidement revendiqué ces attaques sous le nom de code “#opmegaupload”. Dans la nuit, le collectif protéiforme a publié un communiqué dans lequel on peut lire :

Nous lançons notre attaque la plus importante contre le gouvernement et les sites de l’industrie de la musique. Lulz. Le FBI n’a pas pensé qu’il pouvait s’en tirer comme ça, non ? Ils auraient dû s’y attendre.

Dans l’actuel climat de tensions extrêmes entre tenants d’un Internet libre et représentants des industries du copyright, la fermeture d’un site comme MegaUpload cristallise les positions des uns et des autres. Et provoque un afflux de réactions.

Sur Facebook, les commentaires pleuvent sous le dernier message posté sur la page officielle du FBI – sans que ce dernier ne soit relié à l’affaire. “Free Megaupload !” peut-on lire dans les dizaines de milliers de réactions. Même déferlante sur Twitter, où l’annonce de la fermeture du site, décidée par le seul gouvernement américain, a été l’information la plus relayée de la soirée.

On relève bien sûr le désarroi des nombreux abonnés Megaupload, qui s’inquiètent de ne pas pouvoir suivre leur série préférée. Plus sérieusement, beaucoup s’inquiètent du modus operandi américain. Tout en critiquant les pratiques illégales et l’organisation mafieuse du site, ils redoutent de voir Internet soumis au bon vouloir du FBI. Les prophéties annonciatrices de “cyberguerre” et “d’infowar” pleuvent comme des oiseaux morts. La fin de Megaupload a tenu tout le monde en haleine.

Sarkozy met Internet au coeur de la campagne

Y compris en France. Outre la mise hors service du site de l’Hadopi, institution en charge d’appliquer la loi en matière de protection des oeuvres sur Internet, l’Élysée s’est fendue d’un communiqué tard dans la nuit, félicitant l’initiative américaine.

La lutte contre les sites de téléchargement direct ou de streaming illégaux, qui fondent leur modèle commercial sur le piratage des oeuvres, constitue une impérieuse nécessité pour la préservation de la diversité culturelle et le renouvellement de la création. C’est le financement des industries culturelles dans leur ensemble qui est mis en cause par ce type d’opérateurs [...].
Le moment est donc venu d’une collaboration judiciaire et policière active entre États pour porter un coup d’arrêt à leur développement.

Partis… en quelques lignes

Partis… en quelques lignes

Découvrez les bonnes feuilles de "Partis en ligne", l'eBook d'enquête sur les dessous et les enjeux numériques de la ...

Nicolas Sarkozy envisagerait de “compléter” la législation relatif au droit d’auteur sur Internet “par de nouvelles dispositions”, invitant “les ministres concernés ainsi que la Hadopi” à en étudier la possibilité.

La sortie est symbolique. Ces derniers mois, Nicolas Sarkozy a tenté de se racheter une virginité dans son approche de la thématique Internet. Abandonnant l’idée d’un “Internet civilisé”, allant jusqu’à avouer s’être “trompé”, et avoir généré des “crispations”. En particulier sur l’épineuse question de la protection et de la rémunération des oeuvres sur le réseau. Malgré son mea culpa, son positionnement manquait néanmoins de clarté : ses positions simultanées, en faveur d’une Hadopi 3 et d’une lutte plus étroite contre le streaming, étaient venues brouiller les cartes. Prompt à dégainer dans l’affaire MegaUpload, Nicolas Sarkozy semble avoir donné un sens limpide à sa perception du réseau. Et des menaces qu’il incarne, en particulier à l’encontre de la Culture. Tant pis pour l’image geek-friendly. Et tant pis pour Internet.

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http://owni.fr/2012/01/20/megaupload-fbi-sarkozy-anonymous-internet-cyberwar-fu/feed/ 58
La voix obligée de l’Elysée http://owni.fr/2011/11/18/sarkozy-11-novembre-discours-presidentielle-2012/ http://owni.fr/2011/11/18/sarkozy-11-novembre-discours-presidentielle-2012/#comments Fri, 18 Nov 2011 15:19:25 +0000 Sylvain Lapoix http://owni.fr/?p=87512 Dans les jours qui ont précédé le 11 novembre, de nombreux maires ont reçu de leur préfecture l’ordre de lire un discours préparé par l’Elysée. Une première pour René Balme, maire de Grigny (en banlieue de Lyon) qui se plaint de cette confusion des genres au service du discours présidentiel. Le 9 novembre, les maires du Rhône ont ainsi reçu une lettre de leur préfet, Jean-François Carrenço, donnant les règles du jeu de ces nouvelles cérémonies :

J’ai l’honneur de vous faire parvenir, sous ce pli, le message du président de la République, qui devra être lu lors de la cérémonie commémorative du 11 novembre que vous organiserez dans votre commune. J’attire votre attention sur la signification nouvelle qui est désormais conférée aux cérémonies du 11 novembre.

Discours complets

Pour qu’aucun doute ne soit permis, le courrier du préfet est accompagné du discours présidentiel, paraphé de bleu par Nicolas Sarkozy (en intégralité au bas de cet article). Il s’agit du texte par lequel le chef de l’État présente et justifie la réforme qu’il veut mener à bien sur les cérémonies du 11 novembre : ouvrir les hommages non plus seulement aux morts de la Grande Guerre mais aussi aux soldats français tombés dans les autres conflits, passés ou présents comme en Afghanistan. Pour le maire PCF de Grigny (Rhône), sur la forme, cet ordre donné aux élus est sans précédent :

Depuis que je suis au conseil municipal, en 1983, je n’ai jamais reçu ce type de courrier. Le préfet n’a pas à donner d’ordre aux élus : nous tirons notre légitimité du suffrage universel quand le préfet est nommé par le président de la République en tant que représentant de l’État. Sauf que dans ce cas, il représente plus Nicolas Sarkozy que la collectivité. Il est scandaleux qu’une telle note nous parvienne sans même avoir fait l’objet d’un examen par des représentants élus, comme les Parlementaires.

Contacté par OWNI, le secrétariat du maire de Lyon confirme avoir reçu le même courrier de l’hôtel du département, précisant recevoir habituellement des éléments de langages de l’Élysée “mais pas des discours complets”. Les services de la préfecture admettent l’envoi du message mais pointe l’Élysée pour plus d’explications :

Il a été demandé au préfet de lire ce texte et de le mettre en ligne sur le site de la préfecture du Rhône, ce qui a été fait. Pour ce qui est des demandes formulées aux municipalités, nous vous renvoyons vers l’Élysée.

Bien qu’identifié par la presse locale comme proche de Nicolas Sarkozy, Jean-François Carrenço ne semble pas avoir fait preuve de zèle quant à la directive présidentielle. Ailleurs, des témoignages identiques nous sont parvenus. Des maires d’Ardèche et d’Île-de-France se seraient plaint de la récitation imposée par l’Elysée.


Photo de Amar Abd Rabbo [cc-by-nc-sa] via Flickr

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Une politique du chiffre sans texte http://owni.fr/2011/10/05/fillon-a-abroge-la-culture-du-chiffre-de-sarkozy-oupas/ http://owni.fr/2011/10/05/fillon-a-abroge-la-culture-du-chiffre-de-sarkozy-oupas/#comments Wed, 05 Oct 2011 17:45:32 +0000 Romain Renier http://owni.fr/?p=82363

L’instruction, signée par Nicolas Sarkozy en 2006, et révélée ce mercredi par OWNI, instaurant une “culture de la performance” dans la police nationale, et donc à l’origine de la politique du chiffre, a été abrogée, en mai 2009, par… François Fillon.

En décembre 2008, le Premier ministre de Nicolas Sarkozy signait un effet un décret, dont l’entrée en vigueur était fixée au 1er mai 2009, et qui disposait que toute circulaire ou instruction signée avant cette date et non publiée sur le site internet circulaires.gouv.fr serait automatiquement abrogée :

Une circulaire ou une instruction qui ne figure pas sur le site mentionné n’est pas applicable. (…) Les circulaires et instructions déjà signées sont réputées abrogées si elles ne sont pas reprises sur le site.

Or, l’“instruction relative à l’exercice de l’autorité hiérarchique”, qui instaure la “culture de la performance” au sein de la police nationale, n’avait jamais été rendue publique jusqu’à ce matin. Elle a donc automatiquement été abrogée.

Des policiers coincés entre le marteau et l’enclume

Serge Slama, maître de conférences en droit public à l’Université Evry-Val d’Essone, avait annoncé sur son blog Combats pour les droits de l’Homme la mort de nombreuses circulaires. Une information confirmée, le 23 février dernier, par le Conseil d’Etat.

Est-ce à dire qu’un policier peut aller à l’encontre d’un ordre découlant de l’instruction de Nicolas Sarkozy ? Loin de là, tempère Serge Slama : “l’abrogation de cette circulaire ne change pas grand-chose à l’application qui en est faite“.

Le policier peut toujours contester la valeur juridique de la circulaire, mais pas l’ordre de son supérieur, quand bien même il découlerait de l’“instruction relative à l’exercice de l’autorité hiérarchique” qui a donc été abrogée, explique l’universitaire : “le policier est pris entre une circulaire devenue inapplicable et l’obligation de respecter l’ordre de son chef de service en vertu du principe hiérarchique“.

Le principe hiérarchique, gravé dans le marbre par l’article 28 de la loi portant droits et obligations des fonctionnaires du 13 juillet 1983, dite Loi Le Pors, impose en effet aux fonctionnaires d’appliquer à la lettre tout ordre émanant de son supérieur :

Tout fonctionnaire, quel que soit son rang dans la hiérarchie, est responsable de l’exécution des tâches qui lui sont confiées. Il doit se conformer aux instructions de son supérieur hiérarchique, sauf dans le cas où l’ordre donné est manifestement illégal et de nature à compromettre gravement un intérêt public.

Le fonctionnaire de police a certes le droit de désobéir, mais uniquement si l’ordre qui lui est donné enfreint la loi et porte atteinte à l’intérêt général, et non à celui d’un simple individu. “Un cas de figure très rare“, selon Serge Slama.

Le policier réfractaire qui ne satisfait pas à ces conditions s’expose donc à une sanction pour faute disciplinaire. De même, le brigadier-chef qui doit passer ces jours-ci en conseil de discipline pour avoir insulté une collègue qui l’obligeait à oeuvrer en marge de la légalité afin de respecter la politique du chiffre, ne pourrait s’en prévaloir. Le constat est clair, le texte n’est plus, mais l’esprit, lui perdure.


Illustrations : Marion Boucharlat pour OWNI /-)

Retrouvez le dossier complet :

La note à l’origine de la politique du chiffre
La politique du chiffre se calcule
Plus la délinquance baisse, plus la violence augmente

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La note à l’origine de la politique du chiffre http://owni.fr/2011/10/05/note-sarkozy-police-politique-chiffre/ http://owni.fr/2011/10/05/note-sarkozy-police-politique-chiffre/#comments Wed, 05 Oct 2011 08:19:15 +0000 Jean Marc Manach http://owni.fr/?p=82148 Critiquée depuis des années, la politique du chiffre mise en place par Nicolas Sarkozy lorsqu’il était au ministère de l’Intérieur sera au coeur de la campagne présidentielle. Elle prend en réalité son origine dans un texte cadre, rédigé en 2006, signé de sa main, et qui conditionne aujourd’hui encore tout l’appareil sécuritaire français. La semaine passée, OWNI publiait ainsi des documents internes révélant, au coupable près, les objectifs chiffrés récemment assignés aux policiers de Coulommiers.

En août, Jean-Jacques Urvoas, chargé de la sécurité au parti socialiste, publiait une circulaire de la directrice des affaires criminelles et des grâces du ministère de la justice qui indiquait à ses services qu’ils n’étaient pas obligés de faire du zèle pour inciter les victimes de la délinquance à déposer plainte. Pour mieux atteindre les objectifs chiffrés.

Naissance d’une culture de la performance

Cette politique du chiffre a donc été formalisée le 28 juillet 2006, dans une “instruction relative à l’exercice de l’autorité hiérarchique” signée par Nicolas Sarkozy. Un document longtemps ignoré, dont Le Monde évoquait hier l’existence pour la première fois et qu’OWNI publie en intégralité – voir le document au bas de cet article.

Sous couvert d’”actualiser les règles fondamentales de l’organisation des relations hiérarchiques dans la police nationale“, elle visait à prendre en compte deux “données nouvelles” apparues depuis la précédente circulaire, datant de 1997 :

  • la réforme des corps et carrières, que le syndicat Alliance Police Nationale se vantait d’avoir initiée, et qui visait notamment à renforcer les “capacités managériales” et “moderniser la gestion des ressources humaines
  • L’instauration d’une culture de la performance (c’est le ministère qui passe certains mots en gras, NDLR) avec la mise en place d’un management par objectifs et l’évaluation des résultats“.

Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, rappelle tout d’abord que “l’exercice de l’autorité hiérarchique est un acte de responsabilité individuelle (qui) comporte naturellement une contrepartie : le chef doit toujours assumer l’entière responsabilité des ordres donnés” :

Le supérieur hiérarchique doit, en toutes circonstances, avoir un comportement exemplaire afin d’obtenir l’adhésion sans réserve de ses subordonnés. Cette exemplarité renforce sa crédibilité et la reconnaissance de son autorité.

Chaque policier, à chaque niveau hiérarchique, est également investi d’un devoir de vigilance citoyenne sans faille dans le domaine déontologique.

Or, et comme l’atteste l’enregistrement clandestin effectué par un brigadier-chef convoqué par son commandant pour avoir dénoncé la politique du chiffre, de nombreux policiers, poussés en cela par leur hiérarchie, sont contraints à “faire n’importe quoi, raconter des conneries au magistrat” et flirter avec la loi, voire même s’en affranchir, afin de respecter les objectifs chiffrés de résultat :

Le commandant : Mais je suis désolé ! Avec ce système pervers des IRAS, on ne peut pas faire autrement ! On ne peut pas ! Si, de temps en temps, vous ne mettez pas un pied à côté (de la loi, NLDR), vous ne faites aucune affaire, ou quasiment aucune.

Le brigadier-chef : Moi, si je peux sortir un papier, voilà, ordre du commandant M., ou du capitaine M., ou de madame B. ou de Brice Hortefeux (à l’époque ministre de l’intérieur – NDLR) ou de qui vous voulez, moi y a aucun problème : moi, on m’a dit, moi, je fais.

Le commandant : Vous savez bien que moi, je ne ferai jamais un ordre écrit comme ça, vous savez bien que la directrice départementale ne fera jamais un ordre écrit comme ça et que le ministre jamais ! Le ministre, quand il y a quelque chose qui ne va pas : “Ah, attention, je suis le garant du bon fonctionnement des institutions, donc ce fonctionnaire a péché, il doit payer”. Et voilà, comment ça se passe.

La performance, “au coeur de la stratégie de la police”

Ces propos résonnent singulièrement avec l’instruction signée Nicolas Sarkozy, qui définit l’”exercice de l’autorité hiérarchique” comme “un acte de management au service de la performance” :

La recherche de la performance est désormais au coeur de la stratégie de la police nationale.

Pour l’autorité hiérarchique responsable d’un service, le pilotage de la performance repose désormais sur une conception stratégique de ses missions (c’est toujours le ministère qui souligne, NDLR).

Dès lors, l’exercice de l’autorité “s’appuie sur une politique déterminée et cohérente de recherche de la performance (…) sous-tendue par une logique de contrôle interne de qualité des processus reposant sur une évaluation et un suivi permanent de l’activité au moyen des outils propres à chaque direction“, allant du Système de traitement des infractions constatées (STIC, qui fiche 5 millions de suspects et 28 millions de victimes, et dont la CNIL n’a de cesse de dénoncer le taux – 83% – d’erreurs) au système GEOPOL de gestion des horaires de la police en passant par la Main courante informatisée (MCI) ou encore l’Application de gestion optimisée des résultats et de l’activité des services (AGORA), “dont la finalité est la constitution d’un registre de courrier judiciaire et la production de statistiques“, “etc…

La “recherche de la performance” passe également par le contrôle de gestion, “indispensable pour évaluer en permanence l’adéquation entre les objectifs fixés et les moyens mis en oeuvre, les confronter aux résultats obtenus, et procéder aux ajustements indispensables“, ainsi que par l’”évaluation individuelle“, qui conditionne “l’avancement, les primes et les témoignages de satisfaction” accordés aux agents “dont le mérite est reconnu“.

“Placer le facteur humain au centre de la réflexion”

Clairement inspirée des techniques de management et de gestion des ressources humaines, l’instruction relative à l’exercice de l’autorité hiérarchique avance également qu’il convient de procéder à une “gestion participative” reposant sur trois piliers : “mobilisation, adhésion, responsabilisation“, de “fixer des objectifs clairs et réalistes à l’issue d’un dialogue au sein du service“, afin de “donner aux agents un sens à leur action en les mobilisant autour d’un projet” :

En plaçant le facteur humain au centre de la réflexion, le management moderne facilite l’épanouissement de chacun dans son travail et permet ainsi d’obtenir une plus grande efficacité individuelle et collective.

A toutes fins utiles, Nicolas Sarkozy rappelle également que “la recherche de la performance doit se réaliser dans le cadre fixé par les règles de droit et du code de déontologie qui régissent le fonctionnement de la police nationale“, et qu’elle se doit de repecter “rigueur et loyauté dans les actes de procédure” :

Dans cette démarche de qualité du service public, le recueil des attentes de la population, l’accueil, l’écoute et la protection des victimes et des témoins sont une priorité de chaque échelon hiérarchique, et de chacun des agents qui doivent utiliser tous les instruments mobilisables pour la plus grande efficacité.

Or, c’est précisément parce que la politique du chiffre l’amenait à mentir sur des actes de procédure, à refuser d’enregistrer des plaintes, à l’empêcher d’aller au contact de victimes avérées, pour aller traquer des suspects potentiels en multipliant les IRAS, que le brigadier-chef va passer en conseil de discipline…

En conclusion, l’instruction relative à l’exercice de l’autorité hiérarchique, qui permit l’”instauration d’une culture de la performance” au sein de la police nationale, avance qu’”une police moderne ne peut remplir ses missions et répondre aux attentes de la population sans un engagement total de sa hiérarchie et une culture de l’exigence” :

La première richesse de la police nationale est dans les femmes et les hommes qui la composent. Le premier devoir de tous ses responsables est de savoir en tirer le meilleur.

En poussant certains de leurs subordonnés à flirter avec l’illégalité, voire à s’affranchir de la loi, pour respecter les quotas et objectifs chiffrés qui leur sont assignés, le ministre de l’Intérieur, les hauts fonctionnaires et gradés sont précisément en train de détruire cette “richesse“.


Illustration CC Flickr tonton copt (cc by nc sa), pelegrino (cc by nc sa), clairity (cc by)

Illustration de Une Marion Boucharlat

Retrouvez le dossier complet :

La politique du chiffre se calcule
Plus la délinquance baisse, plus la violence augmente
Fillon a abrogé la culture du chiffre de Sarkozy #oupas

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