OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 La société de l’interaction et de la complexité http://owni.fr/2011/02/19/la-societe-de-l%e2%80%99interaction-et-de-la-complexite/ http://owni.fr/2011/02/19/la-societe-de-l%e2%80%99interaction-et-de-la-complexite/#comments Sat, 19 Feb 2011 13:00:52 +0000 Serge Soudoplatoff http://owni.fr/?p=46736 Internet n’est pas la première technologie de l’histoire de notre humanité qui accompagne des bouleversements fondamentaux. J’ai coutume de dire que l’invention de l’alphabet est la révolution la plus proche de l’Internet, et son usage n’a probablement pas été facile à ses débuts. Il n’est pas neutre de passer d’un dessin à une série de symboles abstraits.

Mais la construction de l’Internet est aussi une manière de résoudre des problèmes. La lecture du livre L’homme et la matière d’André Leroi-Gourhan nous montre bien que l’idée de co-construction entre l’humain et l’outil est un des fondamentaux de l’humanité: « la main forge l’outil, et l’outil change l’homme. » Ce constat permet d’éviter deux écueils : la technologie Dieu, et la technologie Diable. Non, Internet n’est pas l’outil qui va rendre le monde meilleur. Mais Internet n’est pas non plus l’instrument qui pousse les enfants dans les griffes des pédophiles. Internet, comme l’écriture, est un média neutre. L’alphabet a permis de coder à la fois La Divine Comédie et Mein Kampf, des recettes de cuisines délicieuses et des livres pornographiques, Molière et Émile Henriot. Internet, de par la neutralité de son architecture, véhicule tous les paquets de manière indifférenciée.

Toutes les grandes révolutions technologiques qui ont marqué l’Humanité ont toujours été présentes parce qu’elles permettaient de franchir des étapes importantes. L’invention de l’alphabet permet aux sociétés paysannes de s’installer. L’imprimerie est un outil indispensable de la révolution industrielle, qui a besoin d’une manière simple de dupliquer à bas coût les savoirs aux quatre coins de la planètes.

Quelle est donc la société qu’Internet nous aide à créer ? On parle souvent de la société de la connaissance. Je suis dubitatif, l’humanité a passé son temps à créer, gérer, partager et utiliser des connaissances, et je ne vois pas en quoi notre monde est différent. Le partage des connaissances est, certes, rapide avec Internet ; mais en -15 000, les connaissances technologiques étaient non seulement de très haut niveau, mais elles se diffusaient en Europe de manière très rapide, comme le montre bien le livre de Sophie de Beaune Les hommes au temps de Lascaux. On parle parfois de société des médias, mais le concept de spectacle est très ancien, et de tous temps les individus se déplaçaient pour assister à des fêtes ou à des spectacles, comme le montre cet autre livre extraordinaire, Voyager dans l’antiquité, dans lequel on apprend qu’à l’Antiquité, il était très coutumier de voyager pour participer à des cérémonies « planétaires », au sens du bassin Méditerranéen en tout cas. Que la fête vienne chez soi via la télévision est une évolution, mais pas forcément une révolution, puisque l’idée de partage s’en trouve affaiblie.

Il est toujours bon de retourner aux fondamentaux. Il est souvent coutume de dire que le monde d’avant n’est pas le même que celui de maintenant, qu’il était meilleur, etc. en oubliant bien sûr tous les défauts horribles du passé. On voit toujours son paradis dans l’enfer des autres, surtout ceux d’antan.

Nous côtoyons plus de personnes, nous lisons des journaux, des emails…

À l’inverse, il est intéressant de chercher les invariants de l’humanité. Parmi ceux-ci, il y en a un qui est très amusant : le temps moyen que passe un urbain dans les transports. Il est le même à Londres, Tokyo, New-York, Los Angeles, Paris, San Francisco, il est d’une heure et demie (voir le livre Le territoire des hommes de Jean Poulit) . Donc, le RER ou les transports régionaux ne servent pas du tout à raccourcir les temps de trajet, contrairement à ce que beaucoup de décideurs déclament, ils servent à agrandir la ville. Plus intéressant : ce chiffre est le même depuis 40 ans, et les historiens disent qu’il est le même depuis le moyen-âge. En revanche, ce qui a fondamentalement changé, c’est la quantité d’interactions qui a lieu pendant cette heure et demie. Nous côtoyons plus de personnes, nous lisons des journaux, nous écoutons de la musique, nous recevons des textos et bientôt des tweets, nous lisons nos emails, etc.

Voici une véritable rupture : depuis 60 ans, la population mondiale est passée de 2 à 6,5 milliards d’individus. À l’échelle de l’humanité, la progression est vertigineuse.

Les êtres humains étant, pour la plupart, des animaux sociaux, ne vivent que parce qu’ils interagissent. Et voici donc le problème qui se pose : comme gérer une multitude d’interactions ? C’est la propriété d’un système complexe, que d’avoir de multiples interactions, parce qu’à chaque instant, le champs des possibles est immense.

Nous sommes donc rentrés dans une nouvelle société, que je propose d’appeler « la société de l’interaction et de la complexité » .

Pour gérer cette société, nous avons besoin d’un outil qui nous permet de rester efficace, et de ne pas nous laisser déborder par la complexité du monde. Ce n’est pas pas hasard si Internet s’installe. À ceux qui me disent qu’ils croulent sous la complexité, je répond qu’Internet est la solution, à condition de l’utiliser correctement, c’est-à-dire de changer nos comportements, nos structures, pour nous adapter. Chaque fois qu’un PDG me dit « comment je fais pour gérer toute l’information qui m’écrase ? », je répond que ce n’est plus à lui de gérer cette information, mais qu’il doit transformer son entreprise pour la mettre dans un mode d’intelligence collective, seule forme d’organisation capable de gérer la complexité.

Nous sommes encore en situation d’apprenant de l’Internet. Gardons-nous bien de détourner, ou de détruire, ce merveilleux outil. Il est la condition d’un monde vivable pour nous, et pour les générations à venir, qui seront encore plus dans l’interaction et la complexité.

Article initialement publié sur le blog de Serge Soudoplatoff

Photo Flickr CC Domenico Nardone

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L’intelligence collective n’est pas l’apanage du web http://owni.fr/2011/02/12/lintelligence-collective-nest-pas-lapanage-du-web/ http://owni.fr/2011/02/12/lintelligence-collective-nest-pas-lapanage-du-web/#comments Sat, 12 Feb 2011 11:30:23 +0000 Rémi Sussan http://owni.fr/?p=46244 Qu’entend-on généralement par “intelligence collective” ? Pour le monde du web, la messe est dite : c’est le produit émergent de l’interaction entre plusieurs milliers, voire millions d’individus, certains ne partageant avec les autres qu’une quantité minimale de leur réflexion (c’est la théorie du surplus cognitif chère à Clay Shirky, comme il l’a développe dans on livre éponyme ou chez TED). Et bien entendu, c’est le web lui-même qui est le média de choix de cette intelligence collective.

Cette définition repose sur certains postulats, pas toujours explicites :

  • Plus on est de fous, plus on rit. Autrement dit, l’intelligence collective n’apparait qu’avec un très grand nombre d’interactions entre des multitudes d’agents. Le modèle, c’est la ruche, ou la fourmilière.
  • Cette intelligence est désincarnée : elle s’exprime via une bande passante extrêmement faible, sous la forme de texte, parfois même d’un simple vote, entre personnes qui ne se voient pas, et souvent ne se connaissent même pas.

Pourtant, il existe une autre approche de l’intelligence collective, bien plus ancienne que le net ou le web : la “fusion” entre quelques esprits, le plus souvent seulement deux, pouvant aboutir à une explosion inattendue de créativité.

Ces derniers temps, une multitude de blogs et d’articles ont traité de cette “petite” (par la taille) intelligence collective : une série d’articles dans Slate, s’intéresse de près au couple créatif en art ; la revue du MIT, plus prosaïque, s’est penchée sur le succès de l’intelligence collective “en petits groupes”. Enfin, deux recherches en neurosciences, dont une française, contribuent à nous faire comprendre comment une interaction entre partenaires se manifeste au niveau des structures cérébrales…

La dynamique d’un couple créatif

Dans une série d’articles pour Slate sur la créativité en couple, l’écrivain Joshua Wolf Shenk s’essaie à comprendre la multitude de couples “créatifs” qui se sont succédé dans l’histoire des sciences et des arts : Watson et Crick, Engels et Marx, etc. et bien sûr Lennon et McCartney auxquels il consacre la plus grande part de sa série d’articles. Il montre dans ces papiers à quel point il est difficile de faire la part entre l’apport de l’un ou de l’autre au sein d’une de ces paires, voire de déterminer lequel des deux membres est le plus influent.

John Lennon...

Ainsi, alors que la légende des Beatles fait souvent de John l’élément avant-gardiste de la paire, Paul étant avant tout l’artisan de mélodies délicates comme Yesterday, on découvre que c’est McCartney qui s’est plongé le premier dans les expériences d’avant-garde, avec les bandes magnétiques notamment, et à recevoir l’influence de musiciens contemporains comme Stockhausen. Et pourtant, c’est bien Lennon qui voudra intégrer le très étrange Revolution number 9 à leur album Blanc.

La nature du leadership au sein de ces couples est également difficile à déterminer. Pour Mick Jagger, le secret de sa collaboration relativement aisée avec Keith Richards tient en quelques mots : il faut qu’il y ait un leader (sous-entendu : lui). Pourtant note Shenk, c’est sous l’impulsion de Keith Richards, et selon ses choix musicaux essentiellement, que fut enregistré Exile on Main Street, considéré par de nombreux critiques comme le chef-d’oeuvre du groupe.

Entre Lennon et McCartney, la situation est encore plus ambiguë. Il semblerait, nous explique Shenk, que Lennon se soit toujours considéré comme le leader du groupe, mais un leader, qui de sa propre volonté, se limiterait pour laisser du pouvoir à son alter ego. inalement, peut-être Shenk met-il le doigt sur la nature de leur collaboration en supposant que McCartney représentait avant tout pour Lennon “une perte de contrôle”.

... Jamais sans Paul McCartney?

Lorsqu’on les interrogea (après leur séparation, et donc leur brouille) sur la nature de leur travail en commun, il est intéressant de noter que les deux membres de la paire avaient du mal à décrire leur processus de travail. Et Shenk de citer un merveilleux contresens de John Lennon, lequel affirma simultanément dans une interview que les deux associés avaient toujours écrit séparément, avant de continuer en parlant de leur écriture commune. Shenk l’explique ainsi:

L’affirmation de John apparait comme un non-sens. Nous écrivions séparément, mais nous écrivions ensemble. Impossible de prendre cela au sens littéral. Sauf si cela exprime assez bien la nature de leur collaboration.

Mais la confrontation entre deux génies à l’ego démesuré ne constitue que la face visible de l’intelligence en couple. Le plus souvent, explique Shenk, les collaborations se composent d’un acteur public et d’un autre, plus discret : éditeur pour un écrivain, producteur pour un musicien, etc. Le rôle de ce dernier est souvent ignoré. Pourtant si l’on se penchait un peu plus sur l’histoire des grandes oeuvres, le rôle des collaborations apparaitrait bien plus important qu’on ne l’imagine. Shenk rappelle ainsi que le psychanalyste et théoricien Erik Erikson a reconnu être incapable de distinguer dans son travail sa propre contribution de celle de sa femme Joan. “Il est l’un des plus célèbres sociologues de l’histoire. Elle n’a même pas son entrée dans la Wikipedia”, conclut Shenk. Parfois, le “partenaire” est même condamné par l’histoire, et voué aux gémonies. Ainsi Malcolm Cowley qui travailla dur à mettre en forme et publier l’oeuvre de Jack Kerouac Sur la route, avant que ce dernier et ses amis ne le dépeignent comme le “traitre” qui avait osé défigurer l’oeuvre en brisant la continuité du “tapuscrit” original (qui, rappelons-le, avait été frénétiquement tapé à la machine sur un unique rouleau de papier, ce qui avait inspiré à Truman Capote la fameuse formule “ce n’est pas de l’écriture, c’est de la frappe”).

L’intelligence émotionnelle, clé du succès des groupes ?

Mais l’intelligence de groupe n’est pas réservée aux génies créateurs. Toute équipe doit un jour se demander si la pensée collective qu’elle produit est de qualité supérieure ou inférieure à la somme des individus qui la composent.

Une équipe de chercheurs de diverses universités menée par Thomas Malone du Centre pour l’intelligence collective du MIT a étudié les conditions d’apparition d’une intelligence collective en petit groupe, nous explique la revue du MIT. Ils ont pour cela effectué deux études impliquant 699 sujets, réunissant des petits groupes de deux à cinq personnes et leur demandant de s’attaquer à une batterie de tests, puzzles et autres jeux. Ils ont effectivement découvert que la réflexion collective pouvait, dans certains cas, se montrer supérieure à celle des individus. Mais cela n’est pas automatique ; les performances des groupes peuvent connaître jusqu’à 30 à 40% de variations.

Pour réussir une intelligence collective, il faut prendre en compte plusieurs facteurs. Première surprise, la “bonne ambiance” importe peu. La motivation des participants n’est pas non plus fondamentale, ni le niveau intellectuel des individus impliqué. Les trois facteurs qui auraient effectivement joué sont d’abord la “sensibilité sociale” des participants, sensibilité sociale qui a été calculée en soumettant chaque sujet au test de “lecture de l’esprit dans les yeux”. Autrement dit, la facilité qu’à un sujet à déduire l’état émotionnel d’autrui en observant son regard (vous pouvez faire le test ici). Autre paramètre important : dans les groupes les plus efficaces, les participants tendaient à se partager plus ou moins équitablement le temps de paroles. On n’y trouvait pas une monopolisation de la parole par une minorité des membres. Enfin, troisième facteur, et non le moindre : le succès d’un groupe était corrélé au nombre de femmes y participant.

C’est donc bel et bien l’intelligence émotionnelle de ses membres qui apparait comme l’ingrédient fondamental au succès d’un groupe. Cette recherche nous montre à quel point la nature de la collaboration est avant tout physique, incarnée dans le corps.

L’intelligence collective est fonction du corps

Comment cette intelligence collective s’exprime-t-elle au plus bas niveau, celui du cerveau ? Deux récentes recherches nous apportent, sinon une véritable réponse, du moins une succession de faits troublants. L’une portait sur la conversation entre deux personnes et utilisait la résonance magnétique fonctionnelle. L’autre, menée par une équipe de jeunes chercheurs français, s’est intéressée à la communication non verbale et a recouru à l’électro-encéphalographie (EEG) comme procédure de test. Deux recherches à la fois très proches par le sujet abordé, mais très différentes tant par la procédure expérimentale que par les outils de mesure, donc.

Dans la première recherche, une des participantes de l’équipe a placé sa tête dans un appareil d’IRM tout en racontant devant un magnétophone une histoire remontant à ses années de lycée. Pendant ce temps, la machine enregistrait ses états cérébraux. On a ensuite soumis 11 volontaires à l’IRM, en leur faisant écouter l’enregistrement de l’histoire. Il s’est avéré que dans un grand nombre de cas, le sujet “allumait” les mêmes zones cérébrales, au même moment, que celles activées par la conteuse lorsqu’elle avait déroulé son récit. Souvent, il existait un délai de deux ou trois secondes, mais dans certains cas la zone s’éveillait chez le volontaire juste avant le moment où elle s’était activée chez la conteuse ; cet effet étonnant serait dû, selon les chercheurs, à l’anticipation du récit par l’auditeur. Dernier test, on a demandé aux sujets de raconter l’histoire qu’ils avaient entendue. Les passages dont ils se souvenaient le mieux étaient en fait ceux au cours desquels les zones cérébrales avaient été le mieux “synchronisées”.

Le groupe français a utilisé quant à lui des couples de participants qui échangeaient des gestes de la main sans signification particulière, chacun étant libre d’imiter l’autre ou non. Dans le même temps, on examinait leurs ondes cérébrales. Il s’est avéré qu’une synchronisation entre certaines parties des deux cerveaux émergeait lors de cette communication gestuelle, spécialement certaines qui jouent un rôle important dans les relations sociales. Par rapport à l’expérience américaine, l’usage de l’EEG permet non seulement une précision à la milliseconde (l’IRM est beaucoup plus lent) mais autorise surtout l’enregistrement de l’interaction en temps réel, les cerveaux des deux partenaires étant mesurés simultanément, au contraire de expérimentation avec l’IRM, où les sujets se trouvaient isolés et testés chacun à leur tour.

On savait déjà à quel point l’intelligence individuelle était fonction du corps et ne pouvait être séparée de celui-ci. Tout récemment encore, une étude aurait montré que la compréhension des émotions lors de la lecture de certains textes pouvait se trouver ralentie lorsque des injections de Botox avaient été effectuées sur les parties du visage censées exprimer cette émotion (la bouche pour les émotions positives, le front pour les négatives).

L’intelligence collective, de même, devrait beaucoup au corps. Elle ne saurait se réduire à une pure communion platonicienne des esprits…

Cet article a initialement été publié sur InternetActu

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Crédits photo: Flickr CC Fabian Bromman, drinksmachine, buildingadesert

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Appréhender le monde en réalité augmentée 1/5 http://owni.fr/2010/04/22/apprehender-le-monde-en-realite-augmentee-15/ http://owni.fr/2010/04/22/apprehender-le-monde-en-realite-augmentee-15/#comments Thu, 22 Apr 2010 15:39:22 +0000 Martin Lessard http://owni.fr/?p=8420

Image CC Flickr dmolsen

La décennie qui débute sera celle de la réalité augmentée (AR), véritable révolution technologique en marche. Loin de n’être qu’un simple gadget, c’est un outil important d’accès aux informations de façon plus intuitive et en contexte.

À tous les journalistes qui me demandent encore quel sera le prochain Twitter, je leur réponds systématiquement que la décennie naissante nous réserve de bien plus belles surprises qu’un autre Tweetbookbuzz.

Après l’interconnexion des communautés (le web 2.0), c’est l’interconnexion des objets et des datas. Bien sûr, je voyais bien le désespoir du pauvre reporter sentant la date de livraison s’approcher : ce n’est pas aussi sexy que de trouver le nouveau réseau social à la mode (oubliez ça, nous rentrons dans l’ère de la consolidation). Heureusement, les exemples de réalité virtuelle commencent à se multiplier.

Le concept de réalité augmentée (« augmented reality » en anglais), où on superpose une couche data virtuelle sur une image/vidéo de la « réalité », n’est pas récent. Mais il sort des laboratoires et des studios d’artiste pour intégrer le monde d’Internet. Et les commerçants commencent à y voir du potentiel.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

J’avais énuméré trois types de «réalité augmentée» en début janvier. Reprenons-les rapidement ici (je donnerai plus d’exemples dans les prochains jours).

Les trois catégories de réalité augmentée

1- 3D virtuelle La première catégorie explore le potentiel de simulation de l’ordinateur via de nouvelles interfaces. On déclenche à l’écran (2D) des animations semi-autonomes (3D) via des capteurs visuels (webcam) d’un objet référent (généralement une surface 2D, comme la couverture d’une revue ou une feuille avec un code graphique).

2- Couche data La deuxième catégorie touche la surimpression de données en ligne au monde ambiant. C’est l’exploration du réel via de l’information ajoutée au contexte tiré d’une base de données, via un écran portable (comme les téléphones intelligents).

3- Objet parlant La troisième catégorie connecte des objets entre eux ( des bases de données et des objets dans notre monde) via le réseau et généralement en direction des humains (comme un «live feed»).

Exemples

Des objets 3D sortent d’une revue pour donner davantage d’information. Olivier Schimpf, qui fait de la veille sur les avancées de la réalité augmentée, a déniché un œnologue italien qui explique le principe.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le procédé peut aussi s’appliquer à d’autres objets comme des lunettes (via Aden Hepburn)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La couche data peut être aussi de l’information transmise en temps réel. Ici, une deuxième caméra permet de « voir à travers les murs » (NewScientist)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Les objets parlants utilisent Twitter pour annoncer leurs «statuts» : le cas du pont de Londres sur la Tamise. Le pont-levis « tweete » à qui veut l’entendre l’état de son pont-levis. Il émet son état et ses données peuvent être utiles à un autre objet sur le réseau (un GPS de voiture, un bateau, le service de sécurité de la ville). À ne pas se tromper avec le pont Jacques-Cartier sur le Saint-Laurent à Montréal : il s’agit bien d’une personne (officielle) qui utilise le canal.

Développement

Probablement, encore, ce sera via les jeux que la technologie se répandra rapidement dans toutes les couches de la population.

Sky Siege (3 dollars sur iPhone) utilise la boussole et l’accéléromètre du iPhone pour créer une fenêtre vers un monde parallèle dans votre pièce, rendant le jeu plus immersif (via GizModo)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La réalité augmentée commence à sortir de l’étape de simple gadget pour devenir un outil important d’accès aux informations de façon réellement plus intuitive et en contexte. Nous verrons dans les prochains jours d’autres exemples…

> Billet initialement publié sur Zéro seconde

La suite de notre dossier sur la Réalité Augmentée :

> Réalité augmentée: la 3D virtuelle 2/5

> Réalité augmentée: du virtuel dans le réel 3/5

> Réalité augmentée: objets communicants 4/5

> Conclusion: la décennie réalité augmentée 5/5

> La vision augmentée et la décennie de l’ubiquité , par Robert Rice

> L’AR, une tendance de fond du marketing

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Le premier film d’horreur interactif en salle http://owni.fr/2010/03/16/le-premier-film-dhorreur-interactif-en-salle/ http://owni.fr/2010/03/16/le-premier-film-dhorreur-interactif-en-salle/#comments Tue, 16 Mar 2010 20:38:10 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=10204 Fini le spectateur passif qui hurle dans son fauteuil, soumis au bon vouloir du scénariste. Last call est le premier film d’horreur interactif en salle, permettant au public d’agir sur le cours du récit via leur mobile : l’héroïne appelle en cours de séance pour demander conseil : dans quelle direction aller, s’arrêter ou continuer son chemin… Ceux qui souhaitent participer donnent leur numéro de téléphone avant la séance. Grâce à un système de reconnaissance vocale, chaque réponse est retranscrite en commande qui déclenche l’envoi de la séquence correspondante. Les “vieux” gamers y verront un avatar des films interactifs qui cartonnèrent dans les années 90.

À noter, il ne s’agit pas de la dernière production américaine mais d’une réalisation allemande de Jung von Matt & Film Deluxe pour 13th Street.

On imagine aussi le potentiel pour une comédie romantique du système ;-)

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Vidéo repérée sur Culture mobile

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